“Une maison de poupée”

Le magnat controversé Zsa-zsa Korda échappe à un énième crash d’avion. Pour assurer ses arrières, il reprend avec sa fille Liesl, qu’il n’a pas revue depuis des années et qui s’apprête à prononcer ses vœux, afin d’en faire son unique héritière.

Le rescapé soigne ses blessures dans un bain apaisant, tout en savourant un petit déjeuner. Autour de lui s’affairent les infirmières et domestiques. Filmée en plongée, la scène se caractérise par la qualité de sa mise. Chaque objet est à sa place, quand tous les personnages s’agitent en une chorégraphie répétée. Même les pansements en croix soulageant le corps meurtri de Korda s’associent aux motifs des carreaux sur le sol pour céder à une unité parfaite. La maison de poupée de Wes Anderson peut s’animer.

Hélas, cette sophistication à l’extrême tient à distance. Si Benicio del Toro et Michael Cera, agent triple, se fondent plutôt bien dans le monde merveilleux du réalisateur perfectionniste, les voix monocordes, sourires inexistants, et gestes robotiques réduisent le défilé traditionnel des acteurs à leur débit de mitraillette. L’on voudrait pouvoir rire d’eux et avec eux, mais la cadence infernale imposée ne nous permet même pas de reconnaître Bill Murray dans le rôle de Dieu. Le tout s’enrobe d’une intrigue compliquée où la manipulation des chiffres tente de se contraindre dans des boîtes à chaussures juste pour nous dire que l’argent et la religion ne font guère le bonheur. Saturé, l’on rêve du jour où la splendeur d’Anderson saura retrouver le goût de la simplicité pour nous toucher en plein cœur. Un peu de Darjeeling dans cet hôtel à Budapest, royaume du clair de lune, serait un vrai plaisir.

(6/10)… Voir plus

Dernière modification il y a 15 heures

Pas grand chose à en dire à part la pleiade d'actrices et acteurs faisant des apparitions et interprétants des très petits rôles. Vu en V.O j'ai eu beaucoup de peine à suivre le film car les dialogues fusent en permanences. À revoir en français.
(G-02.06.25)